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Le bourrichon
24 février 2017

La prochaine guerre froide sera chinoise

La Russie, nouvel ennemi de l’Occident?? Les médias américains (pas seulement…), marris d’avoir vu défaite leur candidate à la présidentielle, sont fans de cette perspective, car ils y voient un moyen d’affaiblir la légitimité de Donald Trump, lui qui avait osé porter un jugement plutôt positif à l’égard de Vladimir Poutine. Les néo-cons américains en rêvent également, eux qui cherchent absolument une raison d’exister… mais aussi des raisons de justifier les dépenses militaires colossales votées tous les ans par le Congrès des États-Unis (un peu plus de 600?milliards de dollars, soit près de la moitié des dépenses militaires mondiales – et plus de huit fois celles de la Russie). La cyberguerre à laquelle se livrent actuellement Washington et Moscou est du pain béni pour beaucoup, dont ceux qui pensent que cette tension croissante sera au cœur de l’actualité de l’année naissante. Ils risquent toutefois d’être vite déçus car d’ici à quelques jours, changement de président américain oblige, la tension devrait redescendre d’un cran. En revanche, la Chine va vraisemblablement devenir le point focal de l’actualité au cours des premiers mois de 2017. “La Chine va vraisemblablement devenir le point focal de l’actualité au cours des premiers mois de 2017” Candidat, Donald Trump en a fait l’adversaire numéro?1 de l’Amérique. D’ici à quelques jours, une fois investi, il devrait agir s’il veut garder la confiance des rednecks qui l’ont élu. Sur le plan économique, les critiques portées à l’encontre de la Chine sont nombreuses?: yuan délibérément sous-évalué, prix à l’exportation ne reflétant pas la réalité (ce que l’on appelle dumping), marché chinois jugé surprotégé et peu ouvert, et pratiques des affaires ne correspondant pas celles d’une (vraie) économie de marché. Le résultat se lit dans la balance du commerce sino-américain?: un déficit de 336?milliards de dollars US pour Washington. Donald Trump a été clair. Si les pratiques commerciales de Pékin ne changent pas, il imposera des droits de douane de 35 à 45?% aux importations chinoises et décidera de toute une série de mesures protectionnistes. La menace est prise au sérieux à Pékin. Déjà, la Chine s’est vue refuser par Washington le statut d’économie de marché auquel elle aurait pu prétendre 15 ans après son admission à l’OMC. Et ce n’est même pas Trump qui en a pris la décision, mais bien Barak Obama, assez discrètement il faut dire, en novembre dernier. En revanche, le futur président n’a pas hésité à critiquer de manière virulente l’expansionnisme militaire de Pékin et ses implantations illégales en mer de Chine méridionale. Surtout, il a été jusqu’à s’interroger publiquement sur la pertinence du concept de “Chine unique” qui voudrait que Taïwan ne soit finalement qu’une province (rebelle) de la grande Chine et ait vocation, à terme, à revenir dans le giron de Pékin, à l’image de ce qui s’est passé avec Hong Kong. La réaction de Pékin ne s’est pas fait attendre qui, comme elle sait le faire, a répondu vertement à Trump. “On est désormais dans une logique de grand marchandage. Statu quo politique et stratégique contre concession chinoise en matière commerciale, le deal est là. Mais Pékin sait qu’elle n’est pas vraiment en position de force” Il n’en demeure pas moins que l’on est désormais dans une logique de grand marchandage. Statu quo politique et stratégique contre concession chinoise en matière commerciale, le deal est là. Mais Pékin sait qu’elle n’est pas vraiment en position de force. D’autant que le Petit Poucet européen se rebelle lui aussi face aux pratiques anticoncurrentielles chinoises qui expliquent pour partie le déficit commercial croissant de l’Europe avec l’empire du Milieu (180?milliards d’euros, soit trois fois plus qu’il y a quinze ans?!). À son tour, Bruxelles a refusé il y a quelques jours d’accorder le statut d’économie de marché à la Chine, qui aurait permis autrement à cette dernière d’inonder encore plus le marché européen de ses produits.

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